Saison 2024 : un bilan contrasté pour le tourisme et la restauration
Alors que l’été 2023 avait établi des records de fréquentation et de dépenses, l’été 2024 se conclut sur une note plus nuancée avec notamment une baisse de la fréquentation touristique et une activité en berne pour certains acteurs, en particulier dans le secteur de la restauration.
Une fréquentation en baisse dès juillet
Le mois de juillet 2024 a été marqué par une baisse significative de la fréquentation touristique, largement imputable à plusieurs facteurs. Une fin d’année scolaire tardive, une météo instable en juillet, les nombreux ponts de mai qui ont affecté les départs en vacances, un contexte politique instable marqué par la dissolution et les législatives anticipées.
Seulement 65 % des Français ont pris des congés cet été, contre 67 % en 2023 selon le ministère du tourisme.
Cette diminution s’est traduite par un début de saison morose, notamment pour les régions les plus dépendantes des flux touristiques estivaux.
Des résultats régionaux contrastés : l’effet Jeux Olympiques n’a pas fonctionné
L’Île-de-France, pourtant au cœur des Jeux Olympiques, n’a pas vu les bénéfices escomptés. Malgré l’afflux de touristes internationaux lié à cet événement majeur, la région a enregistré une baisse de 8,1 % de son volume d’affaires entre juillet et août. Une situation paradoxale, tandis que d’autres régions, moins directement touchées par les JO, ont tiré parti de la saison.
Des territoires comme la Nouvelle-Aquitaine (+64 % du volume d’affaires), la Bretagne (+63,3 %), et l’Occitanie (+49,8 %) ont connu une forte hausse de leur activité, soutenue par un tourisme local et une météo plus favorable.
Des performances qui mettent en lumière l’importance croissante du tourisme régional et de proximité, à l’inverse de l’impact modéré des événements globaux sur certaines métropoles.
Dans des régions comme les Pays de la Loire, 94 % des dépenses entre juillet et août proviennent de résidents nationaux. La Bretagne, elle, enregistre 93,9 % de dépenses françaises. En revanche, des zones comme l’Île-de-France ont attiré davantage de touristes internationaux, notamment des Américains, qui ont représenté 7,3 % des dépenses touristiques dans la capitale.
La restauration : une dynamique en perte de vitesse
Le secteur de la restauration, traditionnellement boosté par la période estivale, a subi un ralentissement de sa croissance en 2024, comme l’indique l’étude menée par Sos Resto.
Sur les huit premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires de la consommation hors domicile avait pourtant progressé de +11 % par rapport à 2023. Cependant, sur les trois mois d’été (juin-juillet-août), cette dynamique s’est affaiblie, avec une hausse limitée à +7 %.
L’enquête de Sos Resto auprès des restaurateurs audités souligne que cette situation s’explique par des arbitrages budgétaires défavorables aux sorties, en raison de la hausse des prix et de la baisse du pouvoir d’achat.
Les consommateurs ont, en effet, réduit leur nombre de visites au restaurant, et ceux qui y sont allés ont fait des choix plus restreints. Un client sur cinq a renoncé à commander des entrées, desserts ou boissons. La hausse des prix, bien que ralentie (+7 % sur juillet-août contre +9 % de hausse sur avril-juin) Cette évolution se traduit par une baisse générale des sorties, avec un impact direct sur la restauration.
Les restaurateurs face à l’inflation et aux arbitrages des consommateurs
L’étude de Sos Resto, menée auprès de 1 024 établissements, révèle également que 59 % des restaurateurs indépendants ont augmenté leurs prix durant la saison estivale, pour faire face à l’inflation. Cependant, cette stratégie de compensation commence à montrer ses limites, alors que les consommateurs réduisent leurs dépenses dans ce secteur.
Pour 19 % des Français, la restauration est devenue le premier poste d’arbitrage des dépenses cet été selon l’étude de food service. Si cette tendance se poursuit, elle pourrait peser lourdement sur l’activité des restaurateurs dans les mois à venir, malgré des efforts pour limiter la hausse des prix.
En conclusion, l’été 2024 s’inscrit comme une saison marquée par des contrastes, entre les Jeux Olympiques, un contexte politique inédit, une météo capricieuse et des arbitrages de consommation dictés par l’inflation. Si certaines régions et secteurs ont su tirer parti de cette période, d’autres ont vu leur activité stagner ou régresser.
Les prochains mois seront décisifs pour le secteur de la restauration, confronté à une baisse de fréquentation et à des défis liés au pouvoir d’achat des Français.
Arno-H
©sosresto.fr
