Restaurateurs sans diplôme : la gastronomie française en danger

En France, la cuisine est un art.
Pas juste un passe-temps pour foodies en mal d’Instagram, mais un pilier de notre culture, un étendard de notre identité, une raison de vivre pour certains.
Alors, expliquez moi pourquoi, au nom de tous les saints du beurre demi-sel, on laisse des bras cassés sans diplôme ni talent ouvrir des restaurants comme on ouvre une boutique de souvenirs à touristes ?
Pendant que nos dirigeants brassent de l’air dans les ministères, le métier de restaurateur se fait laminer par des opportunistes qui confondent cuisine et micro-ondes.
Il est temps de protéger ce joyau national, comme on protège les coiffeurs – oui, les coiffeurs ! – avec une réglementation digne de ce nom.

 

Une farce culinaire orchestrée par des amateurs

Ouvrir un restaurant sans qualification, c’est comme laisser un gamin jouer avec un chalumeau dans une poudrière. Aucun diplôme, aucune formation, aucune idée des normes sanitaires ?
Pas grave, vas-y, lance ton « bistrot » et sers tes nuggets décongelés à des clients qui méritent mieux.
Résultat : des plats insipides, des services calamiteux et une réputation du métier qui prend cher pendant que nos politiques sont occupés à tweeter des banalités sur la « grandeur de la France ».
Messieurs-dames, la grandeur, elle ne se réchauffe pas au micro-ondes !
Ces pseudo-restaurateurs, souvent plus businessmen que cuisiniers, tirent le métier vers le bas. Ils embauchent des équipes aussi peu qualifiées qu’eux, des serveurs qui jonglent avec les assiettes comme des quilles et des cuistots qui pensent que « cuisine maison » veut dire « sachet Knorr déversé dans une casserole ».
La gastronomie française, adulée dans le monde entier, se retrouve ainsi bradée par des apprentis sorciers qui n’ont jamais entendu parler de sauce gastrique ou de HACCP.
Et pendant ce temps, le gouvernement applaudit la « liberté d’entreprendre ». Bravo, belle liberté : celle de massacrer notre patrimoine culinaire.
 

L’invasion des surgelés et la mort de l’artisanat

Parlons maintenant de ce scandale qui fait frémir tout amateur de bonne chair : l’essor de la cuisine industrielle. Dans ces gargotes sans âme, on vous sert des plats surgelés réchauffés, des sauces en poudre et des desserts qui sortent tout droit d’une usine chimique.
On est loin du marché, des produits frais, des saisons respectées. Ces « restaurateurs » opportunistes, qui n’ont jamais tenu un couteau correctement, transforment la gastronomie française en une parodie de fast-food comme si remplacer un bœuf bourguignon par un plat lyophilisé était une simple « évolution des goûts ». Pathétique.
Cette course au profit à tout prix tue l’artisanat culinaire.
Les vrais chefs, ceux qui passent des heures à sélectionner leurs produits, à affiner leurs recettes, à transmettre un savoir-faire, sont noyés sous cette vague de médiocrité.
Pendant ce temps, les clients, bernés par des cartes alléchantes, découvrent des assiettes aussi fades qu’un discours de Cécile Duflot.
Si même la gastronomie française se standardise, que nous reste-t-il à part des burgers tièdes et des frites molles ?
 

Pourquoi les coiffeurs, et pas les restaurateurs ?

Tiens, parlons des coiffeurs, ces héros méconnus de la réglementation française. Pour manier des ciseaux et une tondeuse,  il faut un CAP, un BP, une thèse en chimie capillaire et presque un serment hippocratique. Pourquoi ? Parce qu’une coupe ratée ou une allergie à un produit, c’est grave, admettons !
Mais empoisonner des clients avec une sauce douteuse ou servir des produits issus de l’agro alimentaire chimique en guise de « cuisine française », ça passe crème.
Cette incohérence est une insulte au bon sens. Les risques sanitaires en restauration sont autrement plus sérieux qu’un raté capillaire. Une intoxication alimentaire, une hygiène douteuse, une chaîne du froid rompue : voilà des dangers bien réels, qui menacent la santé publique et l’image de la France.
Pourtant, n’importe qui peut ouvrir un restaurant sans justifier d’un diplôme professionnel. C’est ubuesque.  Pendant ce temps, la gastronomie française, ce patrimoine envié à l’étranger, se fait piétiner par des amateurs sans scrupules.

Une législation au secours de la gastronomie.

Il est grand temps de mettre fin à ce cirque. Le métier de restaurateur mérite une réglementation aussi stricte que celle des coiffeurs.
Exigeons des diplômes, des certifications, des preuves de compétence !
Un restaurateur doit savoir manier un couteau, respecter les normes d’hygiène, comprendre les produits, et surtout, honorer les traditions culinaires qui font la fierté de la France.
Sans cela, nous laissons notre gastronomie aux mains de charlatans qui confondent beurre et margarine.
Une législation rigoureuse permettrait de redonner ses lettres de noblesse au métier. Elle garantirait aux clients des plats de qualité, des établissements propres et des professionnels compétents.
Elle protégerait aussi les vrais artisans, ceux qui se lèvent à l’aube pour choisir leurs légumes au marché, ceux qui passent des heures à perfectionner une sauce. Mais pour ça, il faudrait que nos dirigeants sortent de leur torpeur et cessent de considérer la gastronomie comme un détail folklorique.

La gastronomie française est en danger, et ce n’est pas une hyperbole.

Sans une protection sérieuse du métier de restaurateur, nous courons droit vers une uniformisation culinaire, un cauchemar où la France, berceau de la haute cuisine, deviendra le royaume du surgelé et du réchauffé.
Les arguments qui protègent les coiffeurs – hygiène, sécurité, savoir-faire – s’appliquent encore plus à la restauration. Alors, pourquoi cette inaction ? Pourquoi ce silence assourdissant de nos élites, qui préfèrent parader à l’international plutôt que de défendre ce qui fait l’âme de notre pays ?
Protégeons le métier de restaurateur. Exigeons des qualifications, des standards, du respect avant que la gastronomie française ne devienne une simple ligne dans les livres d’histoire.
Pour les artisans qui portent haut les couleurs de notre cuisine, pour les clients qui méritent mieux que des plats sans saveur, et pour ce patrimoine qui ne doit pas devenir une caricature.
Nos dirigeants doivent agir, et vite.
Parce qu’un pays qui laisse mourir sa cuisine, c’est un pays qui perd son goût de vivre.

 

Arno-H 
©sosresto.fr

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